Poetry

Promenade du soir
Jaune, couleur préférée du soir
Sa teinte porte une ombre bleue au ciel
Jaune dans la rue des Fleurs
Lumière nostalgique
Rappel des champs
Reflet d'une solitude
Jaune, refuge d'une insomnie
Ivresse fugitive qui me gagne
Marche jusqu'à ce que la lumière tombe
Ecrire
Je rentre dans l'infini des mots
Pour dire une chose
Je connais un oiseau
Dans une cage
Battant des ailes avec fracas
Je dois trouver la clé pour l'ouvrir
Elle est dans un endroit secret
Je cherche des mots
Pour donner lumière au silence
Mais l'oiseau sait que ce n'est pas le mot que je cherche
Écrire, poème de Naoko Chavarria-Aldrete mis en musique et jouée par Bertrand Chavarria-Aldrete
Ciel blanc
Depuis quelque mois
Mes jours ont volé le ciel
Plafond
Plafond de mer
Seulement heureux
Seulement triste
Je ne sais plus ce que j'ai vu là-bas
Comme tout est en suspens dans l'air immobile de la plaine
Comme un bateau traîne un triangle inachevé sur l'onde
Le ciel est tout en bas
Au fond d'un cœur en spirale
Escalier où le temps marche
Que je gravis jusqu'au ciel
Et il devient une pierre bleue
Puis-je me reposer sur ton ciel?
A toi, fleur de neige
Je me rappelle le soir en voiture
L'arrêt de toujours dans la rue isolée
En face de l'aéroport
Le bruit permanent
Au-delà des grilles
L'envol des avions
Les uns après les autres
J'étais trop petite pour te parler
J'ai seulement écouté le silence
Le silence d'une fleur de neige
Ou d'une flamme bleue
Je me rappelle bien ta tristesse
Tu n'étais pas encore la mère
Berceuse
Depuis une semaine
Je pense à la mer
Ce matin au ciel bleu
Je pars
Pour rapporter deux coquillages
Afin que je dorme bien la nuit
Pour écouter le bruit, courant rouge dans le bleu, courant bleu dans le rouge
On se voit demain,
Celui-là est pour toi, il est plus gros que le mien
Pour que tu ne te perdes plus dans ce ciel noir
Le Ballon
Souvenir dans la main
Une petite main qui tient le fil
Le plus fort possible
Pour qu'il ne s'envole pas
Souvenir dans la main
Dans les deux mains
L'une douce, l'autre chaude
Aujourd'hui
La main ne voudrait plus tenir ni le fil ni la main
Faire de la musique
Pour m'attacher ici
Pour que le ballon ne s'envole pas
束の間の帰途
夜更けと夜明けの十字路で
激しく交差する鳥たちの声
微動だにせぬカタツムリ
紫陽花の葉の裏で
眠るのか?怯えるのか?
空のふもとが東雲色に燃え上がり
灰と薄紅に染まった浮き雲が夜風の足跡を残す
夜更けと夜明けの十字路で
一層激しく交差する鳥たちの声
一艘の船がやわらかい光と共にカタツムリの背に降りてくる
静かに動き始めた反時計回りの映写機は
夢の小路に青田映す
遠い家への帰り道
朝露が一粒 ぽつん
カタツムリの瞼を覚ます
Retour fugace
Au carrefour de la nuit et du jour
Chants des oiseaux se croisent vivement
Un limaçon immobile
Sur le dos d’une feuille d’hortensia
Dort-il ? A-t-il peur ?
Au pied du ciel, ambeau de l’aube
Des nuages ottants en gris-rose portent le bruit du vent nocturne
Au carrefour de la nuit et du jour
Chants des oiseaux se croisent violemment
Un bateau descend avec une tendre lumière
Sur le dos du limaçon
Le projecteur tourne en miroir doucement
Il projette la rizière verte sur la ruelle des rêves
Le chemin du retour vers la maison lointaine
Rosée du matin tombe
Sur les paupières du limaçon
Trad. Naoko Hirata
感傷的な夢
歩道に張り付く
干からびたなめくじ
草陰まであと少しのところで
光の射撃にあい 息絶える
地の家政婦として
幾度空の塵を地に埋めただろうか ?
天を魚群が静かに横切る
弔いの塩の混じった涙が一筋 落ちる
Rêve sentimental
Sur un trottoir
Une limace desséchée s’est collée
Terrassée par la lumière
Elle a rendu le dernier soupir juste avant l’ombre des herbes
Femme de ménage de la terre
Combien de fois enterrer les poussières du ciel ?
Un banc de poissons silencieux traverse le ciel
Tombe, une larme de sel consolante
Trad. Naoko Hirata